mercredi 30 décembre 2009

Je vous évite les palmarès que les revues et journaux culturels vous servent depuis quelques semaines, mais je ne pouvais passer sous silence un disque que j’ai écouté et ré-écouté en 2009.

Une langue simple mais ô combien poétique.

Une langue bien de chez-nous qui rappelle les classiques intemporels de Dédé Fortin.

Une musique si envahissante qu’on en oublie le monde qui nous entoure…

Il faut entendre la complainte du violoncelle sur la pièce « J’aime pas ça quand tu pleures » et l’harmonica présente sur presque toutes les pièces, mais qui nous prend droit au cœur et au corps sur la pièce « Sur tes seins »

Si vous n’avez pas déjà cet album en votre possession, courez vous le procurer.
Moon Grill de Martin Léon

Moments sublimes garantis

Mon cadeau de Noël pour tous les photographes amateurs parmi vous

Le voici
Ce cadeau que je vous offre

Une image vaut mille mots et à l'ère du "je n'ai pas assez de temps pour faire tout ce que je veux", la photo nous nourrit d'actualité en une fraction de seconde, en plus de rendre accessible la beauté du monde malgré sa laideur évidente.

Les photos les plus marquantes de 2009 selon le Boston Globe

Elles sont toutes magnifiques et significatives à leur façon. J'ai choisi de vous partager mes coups de coeur esthétiques, même si l'aspect humain me touche tout autant.

Régalez-vous et dites-moi ce que vous en pensez

Coups de coeur esthétiques
#14 - part 1
#32 - part 1
#40 - part 2
#9 - part 3
#29 - part 3
#38 - part 3

Ce que je ferais si j'étais victime d'un accident
#20 - part 1

http://www.boston.com/bigpicture/2009/12/2009_in_photos_part_1_of_3.html
http://www.boston.com/bigpicture/2009/12/2009_in_photos_part_2_of_3.html
http://www.boston.com/bigpicture/2009/12/2009_in_photos_part_3_of_3.html

vendredi 25 décembre 2009

Mes meilleurs voeux...

Quel moyen idéal que mon blogue pour envoyer mes meilleurs voeux à grande échelle.

Ce fut une année sous le signe de l'ivresse professionnelle (mes collègues seraient les premiers à en témoigner), brièvement interrompue par un renouement avec mes racines profondes de voyageuse. Une année où mes amis étaient éparpillés aux 4 coins du monde. Et comme je suis une piètre conservatrice de liens, je ne les ai que trop peu souvent sollicités au cours de cette dernière année.

Je suis en charge du feu de foyer ce soir.

C'est donc en m'assurant qu'il subsiste jusqu'à la fin de cette soirée du 25 décembre que je souhaite vous adresser tous mes meilleurs voeux.

Je vous souhaite la liberté. J'en conviens, c'est un voeu anodin, mais c'est celui de l'exhaltation, de la réalisation de soi-même et de nos convictions. C'est également celui que l'on souhaite souvent le moins, car il est beaucoup plus facile d'être contraint que d'être libre. Je vous souhaite donc d'user de cette arme qu'est la liberté à bon escient en 2010. Permettez-vous d'être heureux, de vivre ce qui vous habite et ce en quoi vous croyez. Oubliez les conventions à l'approche de cette nouvelle décennie.

All the best !
Avec tout mon amour
xxx

mercredi 23 décembre 2009

Les vacances à nos portes mais...



Promis, je vais décrocher !


But in the meantime, enjoy this pretty accurate graphic rationalization of the weeks that have just passed and of the ones to come :o)

dimanche 6 décembre 2009

Cinéma à votre portée

Tous les moyens sont bons pour faire du cinéma. C'est ce que le cinéaste anticonformiste Robert Morin nous prouve avec sa nouvelle fiction qui vient tout juste de voir le jour. Une fiction qui sera modelée jour après jour sous nos yeux, mais surtout dont la trajectoire pourrait dévier si les internautes se montrent habiles. Lancez-vous... Qui sait, peut-être que vous ferez parti du montage final !

Passez d'abord voir l'explication que Robert Morin
http://www.journalduncooperant.com/robert-morin/

Ensuite, c'est parti... notre coopérant en est déjà à sa 3ième journée

Blogue de Robert Morin alias Jean-Marc Phaneuf

dimanche 25 octobre 2009

L’univers de Boris Vian vous manque ?

N’allez pas croire à la résurrection de Boris Vian. C’est simplement qu’en lisant le Devoir ce weekend, on y parlait d’une auteure française en lisse pour le prix Goncourt : Véronique Ovaldé. En rien n’est-elle une des favorites pour remporter ce prestigieux prix, mais à la sortie de son dernier roman Et mon cœur transparent, Le Monde disait : « Dépaysement à tous les carrefours, trompe-l’œil et voyage enchanté dans un imaginaire aussi malicieux par ses images que par son verbe : Véronique Ovaldé occupe une place bien à elle dans la littérature française, où elle s’est assise d’une fesse sur le siège demeuré inoccupé de Boris Vian ».

Et maintenant pour l’auteur islandais, Sjon.
À la lecture du résumé de son livre La paupière de mon père, l’enfant en moi a été instantanément charmé.

Je n’ai pas encore eu la chance de m’attaquer à l’un ou l’autre.
Il s’agit donc de suggestions à tout hasard.

lundi 19 octobre 2009

The Red Chapel

J’ai rarement vu une foule aussi divisée à la sortie d’un film. Ce fut le cas du documentaire The Red Chapel, visionné samedi soir à l’Excentris. Je vous mets en contexte. Les personnages de cette arnaque sont 3 Danois, dont 2 d’origine Coréenne et dont l’un d’eux est un handicapé. Prétextant vouloir contribuer à l’échange culturel entre le Danemark et la Corée du Nord, ils se feront passer pour une troupe de comédiens voulant offrir une partie de leur patrimoine à travers la mise en scène d’un classique du théâtre Danois.

Toute cette comédie n’est en fait qu’un prétexte pour capturer sur pellicule le vrai visage de ce pays divisé dont le peuple est encore aujourd’hui otage de la dictature en place. Pyongyan, la ville fantôme, nous accueille à grands coups d’artères désertes, de saluts respectueux et de classes d’enfants si bien domptés qu’on se croirait dans une manufacture de robots dernier cris. Les seules personnes à habiter la capitale sont les amis de la dictature. Que ce soit par intérêt, par peur ou par conviction, ils disent oui à ce régime de peur se retrouver au-delà des collines verdoyantes entourant la capitale, où les leurs, ceux qui ont dit non, survivent dans des camps maintenus sous haute garde.

L’aventure des Danois s’avère très intéressante puisque l’hypothèse de départ se voit confirmé : l’échange culturel en Corée du Nord se fait à sens unique. Les instances coréennes assignées à nos 3 documentaristes Danois finiront par retirer toutes les composantes danoises du sketch proposé et réussiront même à y intégrer une dimension politique. Admirable de voir comment on ne peut se soustraire à la ligne de conduite et à la censure nord-coréenne.

Mais encore fallait-il que les Danois s’en mettent un peu sous la dent. Oui, nous obéirons au doigt et à l’œil à vos grotesques instructions, mais nous nous paierons votre gueule :o) C’est ainsi qu’ils liront un court poème devant la statut de Kim Jong-il, prétextant qu’il s’agit d’un poème d’un célèbre révolutionnaire Danois.

What love is

Love is like
pineapple
sweet &
undefinable

Avec tout le tact légendaire que l’on connaît aux asiatiques, ils s’inclineront devant la statut du dictateur à la lecture de ce poème. Imaginez un peu la scène. Et ce n’est pas la seule. Il en pleut tout au long du documentaire. Mais comme j’écris sur ce blog surtout pour moi, je m’épargnerai les innombrables exemples :o)

Bref, même si certains diront qu’il est éthiquement douteux de profiter de la condition d’un jeune handicapé pour s’offrir les nord-coréens sur un plateau d’argent, j’avoue avoir pris plaisir à voir ce pauvre peuple défendre avec autant d’ardeur ses convictions, sans jamais s’apercevoir qu’on se payait leur tête.

mardi 13 octobre 2009

Il était 16h15 lorsque j’ai pris place dans les tout nouveaux bancs, étonnamment confortables, du Cinéma Imperial pour voir le film Still Walking du réalisateur Japonais Hirokazu Kore-Eda. En lisant le descriptif fourni par le programme du FNC, je m’attendais à une fresque familiale à l’image du très bouleversant Celebration.

Et bien j’étais complètement à côté de la traque. Mais bon, je n’avais aucune idée du registre cinématographique de Kore-Eda. Cela étant dit, les réalisateurs japonais lorsqu’ils ne font pas dans les trucs complètement disjonctés, font dans le réalisme extrême, à l’image de leur peuple aux milles contradictions. Amateur d’action s’abstenir, ce film est un long fleuve tranquille, empreint de quotidienneté et de tendresse.

Simplement raconté, ce film nous présente une réunion familiale toute simple où parents et enfants sont réunis pour commémorer la mémoire d’un des leurs, ayant tragiquement perdu la vie dans une noyade. Cette famille aux accents banals utilise le rituel d’un quotidien connu de tous pour retrouver la connexion qui jadis les unissait. Malgré la distance qui les sépare, les inconforts et les vieilles querelles refont tout naturellement surface. Mais avec la finesse et la retenue que l’on connaît aux japonais.

Et c’est cette finesse qui fait la force du film. À certains moments, les voix stridentes des personnages fusent de toute part et l’on se dit « mais quelle cacophonie ». Quelques instants plus tard, on réalise qu’en fait, c’est une orchestration parfaite du chaos. Soudainement, tout n’est plus cacophonie, mais bien symphonie. Ajouté à cela la sobre mise en scène des actes les plus banals, les dialogues empreints d’honnêteté et les moments magiques tels celui du papillon jaune.

Saviez-vous que la croyance populaire au Japon veut qu’un papillon jaune est en fait un papillon blanc qui a réussi à survivre à l’hiver ? Le passage d’une étape à une autre ne se fait pas sans mutation. Quel beau parallèle pour un film qui nous parle du temps qui passe et des changements qui nous frappent inévitablement. Vive la poésie de l’Orient.

Sans être époustouflée par ce film, je dirai simplement que c’était tendre et beau.

lundi 12 octobre 2009

Le FNC s’ouvrait la semaine dernière alors que j’achevais ma tournée marketing 2010 dans la capitale nationale. Pas que je n’ai pas eu de plaisir, mais j’étais impatiente à l’idée de retrouver l’écran blanc sur fond de salle noire. Ces moments propres aux festivals de cinéma qui nous réservent si souvent de belles découvertes. Dans les prochains jours, nous serons 3 à balayer la programmation et à vous soumettre nos modestes impressions des visionnements auxquels nous aurons assistés.

3 esprits aux goûts forts différents, mais toutes 3 mordues de cinéma.
Le ménage à 3 ne fait que commencer :o)

mercredi 30 septembre 2009

Tempête à Sydney

Australienne d’adoption pour l’année en cours, ma copine Amélie a eu la surprise de sa vie en se réveillant le 23 septembre au matin. Une lueur rouge étouffante remplissait le ciel de Sydney : une tempête de sable. Quand j’ai vu cette photo, j’ai eu l’impression de revoir la scène d’ouverture de l’hypnotisant film de Ridley Scott, Blade Runner, où l’on voit ce qu’est devenue la ville de Los Angeles en 2019.

Contexte différent certes, mais l’effet est le même : surréaliste, inquiétant mais fascinant tout à la fois.

Quelques liens qui ont parlé de cet événement que l’on qualifie de rare

http://www.news.com.au/story/0,27574,26114486-29277,00.html
http://www.abc.net.au/news/stories/2009/09/23/2693643.htm

dimanche 27 septembre 2009

Inspiration signée Infopresse

Je reviens d’une journée infopresse, gonflée à bloc par toutes les idées insufflées par les conférenciers et les moments partagés avec des gens qui partagent les mêmes intérêts. Pas de comptable, pas d’ingénieur, pas de vendeur… que des créateurs d’événements qui abordèrent tour à tour l’aspect renouvellement de l’esprit créatif, médias sociaux et web, gestion et bien sûr des cas concrets pour voir toutes ces théories appliquées.

Je vous propose 2 intéressantes initiatives, que l’on appelle des Flashmobs, rapportés par un des conférenciers de l’agence Revolver.

Qu’est-ce qu’un flashmob ?
Un rassemblement d'un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d'avance avant de se disperser rapidement. Le rassemblement étant généralement organisé au moyen d'Internet, les participants (les flash mobbers) ne se connaissent pas pour la plupart.

Ce terme techno ainsi que plusieurs autres mentionnés aujourd’hui, m’ont fait réaliser à quel point je suis totalement déconnectée de l’univers de ces geeks.

Enjoy

Lancement annuel de sacoches Matt & Nat

Trafalgar Square, May 2nd

Et un dernier exemple de médias sociaux utilisés à bon escient

Rockcorps de l’agence londonienne Orange

lundi 7 septembre 2009

L’heure est à l’originalité pour l’imprimé web

Un des seuls magazine canado-anglophone « worth while reading » selon les dires de plusieurs : Le Walrus. Outre un contenu intéressant, c’est le premier magazine à faire la promotion de chacune de ses éditions sous forme de bande annonce sur le web. Allez y jeter un coup d’œil, ça vaut vraiment la peine. Qui plus est, l’édition qui nous intéresse, traite de la bataille des plaines d’Abraham. Voir le 2e post dans la colonne de droite pour le trailer ou encore http://vimeo.com/6161708

Autre article intéressant : Point of no return traitant du défi quotidien que rencontre la télévision canadienne anglophone face à la popularité de la télévision américaine, sujet qui me touche personnellement puisqu’intimement lié à mon bagage académique.

Pour les plus philosophes d’entre vous, vous trouverez aussi sur le site du Walrus le blogue de l’auteur et professeur Joseph Heat de l’université de Toronto, dont le titre d’un des livres a tout de suite attiré mon attention :
Filthy Lucre: Economics for People Who Hate Capitalism

Bref, un site qui vaut le détour et qui de surcroît, nous donne une perspective plus globale des sujets et enjeux qui touchent le reste du pays.

Addicted to TV, welcome to cucirca.com

J’ai souvent tempêté contre la télévision, qu’elle soit québécoise, canadienne ou américaine. Média de masse, nivelant par le bas, pour les oisifs sans envergure intellectuelle… bref, vous pouvez imaginer toutes les insultes dont j’ai traités nos irréductibles téléspectateurs. Et bien je me suis prise, il y a quelques temps (shame on me), à écouter des téléséries américaines qui ne sont malheureusement pas diffusées sur notre réseau canadien. Et j’ai aimé ça :o)
Pour ceux d’entre vous qui se découvrirait ce petit péché et qui ne sont pas hyper techno, j’ai facilement trouvé plusieurs séries sur le site
www.cucirca.com sans pour autant faire dépasser la limite autorisée par Vidéotron pour l’internet haute vitesse. Un deux dans un.

dimanche 30 août 2009

Où dinons-nous ce soir ?

Avez-vous déjà entendu parler de la tradition française du dîner en blanc ?
Oublier l’image des pitounes à demi-vêtues sur l’extasy du bal en blanc. Il s’agit plutôt d’un exercice qui remonte à plus de 20 ans et qui consiste à envahir un lieu public, garder secret jusqu’à la dernière minute, pour un grand dîner festif où tous les participants sont vêtus de blanc. Ce que j’aime de cette idée, c’est qu’il est théoriquement interdit de s’approprier un lieu public sans autorisation préalable. Mais puisque le happening est toujours sans faille et sans dégât, les autorités le tolèrent. Montréal a accueilli sont premier dîner en blanc le 21 août dernier dans le Vieux-Port de Montréal au pied du Marché Bonsecours. Pour en lire plus, http://www.dinerenblanc.info/

samedi 18 juillet 2009

Au clair de la lune

Je suis tombée sur un article intéressant de Paul Cauchon ce matin concernant les premiers pas de l’homme sur la lune il y a 40 ans, mais vécu de l’intérieur par les astronautes et l’équipe technique terrestre qui les soutenait.

À la manière des petits livres
« Saviez-vous que ? », en voici les grandes lignes :

- le voyage d’Appolo 11 était considéré tellement risqué qu'avant même le lancement de la navette, un discours funèbre en hommage aux astronautes avait été rédigé par William Safire, journaliste et rédacteur de discours pour le président Nixon.

- Armstrong et Aldrin ont constaté une fois sur la Lune qu'un interrupteur de mise à feu essentiel, qui commandait les moteurs du LEM, avait été brisé pendant qu'ils bougeaient dans la capsule avec leurs scaphandres. Aldrin a alors eu l'idée de se servir d'un stylo comme interrupteur de fortune...

- Armstrong évaluait ses chances de se poser sur la lune à seulement 50%

- Lors de la descente du module lunaire vers la Lune, les voyants d'alerte des ordinateurs de bord se sont allumés. Dans un tel cas, la procédure exigeait d'annuler la mission. Les astronautes ont décidé de passer outre cette consigne. Ce n’était en fait que l’ordinateur qui surchauffait

- La descente du module se faisait en pilotage automatique. Mais quand Armstrong s’est rendu compte que la navette se dirigeait droit sur un site rempli de rochers, il a débranché le pilotage automatique et a piloté manuellement le module en cherchant un terrain plat. Lorsqu’il a finalement trouvé un endroit où se poser, il restait moins de 30 secondes de carburant. Il paraîtrait que les battements de cœur d’Armstrong avait alors atteint 150 battements minute.

vendredi 17 juillet 2009

Propagande médiatique

Qu’on en commun Étienne Decroux et Quincy Jones ? Michael Jackson. Le premier ayant inventé le moonwalk et été le « maître à mimer » du célébre québécois Marcel Marceau. Quant à lui, Quincy Jones, trompettiste et jazzman de génie, est également l’homme derrière « Off the wall », premier grand succès de Jackson, mais également « Thriller » et « Bad » pour n’en nommer que quelques-uns. En fait, Quincy Jones est derrière tout ce que Michael Jackson a fait de bon dans sa carrière. Malheur lui soit fait, le jour où le petit prince (comme l’appelle affectueusement Gil Courtemanche) a cru qu’il pouvait être plus grand que ses maîtres créateurs, il les a quittés. Résultat : rien de réellement valable n’en est sorti en terme musical. Comment manipuler l’opinion publique par les médias ? L’exemple parfait. En fait, Edward Bernays, auteur de Propaganda, aurait fort bien pu en faire un exemple culturel édifiant. Le seul conseil que je puisse vous donner. Lisez, lisez et relisez… il ne faut pas toujours croire ce que les médias nous régurgitent.

lundi 13 juillet 2009

Mark Raven, Amsterdam



Très peu de mon voyage, je vous ai parlé. Avec raison. Le retour à la réalité, la routine du travail excessif qui s’incruste à nouveau dans mes habitudes de vie. Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours, une photo, vieille photo…disait Charles Trenet. Je me posais cette question. Que reste-t-il de ce court moment de répit que je me suis gracieusement octroyé. Quelques moments, mais aussi la découverte de l’artiste néerlandais Mark Raven. Très touristique me direz-vous ? J’en conviens. Mais j’ai tant apprécié l’énergie qui régnait sur Amsterdam que même cette approche minimaliste et colorée me plaît. Et vous qu’en pensez-vous ?

mardi 16 juin 2009

Les Urbainculteurs à mon service



Ça y est ! J’aurai un potager sur mon balcon cet été :o)
Pour moi qui n’ait absolument pas le pouce vert, j’ai opté pour l’option « jardinage pour les nuls » : les bacs biotop, mis sur le marché par les
Urbainculteurs. C’est par pur hasard, en naviguant sur le web, que je suis tombée sur ce système que je qualifierais de « bioniquement productif » tant en terme de vitesse de croissance qu’en quantité des récoltes. Ce bac, dont le design a été conçu par nul autre que Michel Dallaire (designer du Bixi), est tout spécialement adapté aux citadines comme moi qui n’ont pas la chance d’avoir accès à un petit coin de jardin. La vie en vert diffusait l’an dernier un reportage sur cette invention qui est le fruit d’une quinzaine d’années de recherche.

La marketer en moi sait très bien qu’une jeune entreprise émergente fonctionne avant tout par le bouche à oreille… je fais donc ma part en les postant sur mon blog !

dimanche 14 juin 2009

Périple européen en image

Pourquoi les laisser dans l’ombre plus longtemps ? Les images valent mille mots même si elles ne sont pas parfaites. Je préfère les laisser parler d’elles-mêmes plutôt que de vous infliger les sempiternelles anecdotes de voyage. L'Europe est un joli continent, Amsterdam est absolument enivrante, mais les contrées plus lointaines m'appellent pour mon prochain périple... Bon visionnement !

samedi 23 mai 2009

Who killed the electric car ?

En 2003, une mise en scène pour le moins cocasse se produisait dans un cimetière de Los Angeles : un long cortège de voiture GM EV1 déambulait dans le cadre des funérailles de la première voiture électrique de l’ère moderne à être commercialiser aux Etats-Unis. Cette image d’ouverture du documentaire « Who killed the electric car ? » est un préambule à toute l’histoire qu’on s’apprête à nous raconter. Une histoire truffée d’absurdité, de manque de courage politique et de lobbyistes au pouvoir ridiculement trop important. Quelques faits intéressants...

- En 1996, la EV1, voiture entièrement électrique, est mise sur le marché par GM et commercialisée par sa division Saturn. Enfin disponibles aux consommateurs. Par contre, elle est disponible seulement à la location. Nous comprendrons plus tard la raison de ce type unique de transaction

- En 2000, des dirigeants de GM attestent que la demande pour des véhicules électriques n’est pas au rendez-vous (malgré les listes d’attente dressées par les vendeurs), et utilisent ce prétexte pour commencer à retirer sans vague médiatique les EV1 du marché

- En 2001, suivant cette même logique, les vendeurs spécialistes de EV1 sont peu à peu remerciés et congédiés définitivement de GM

- On commence ainsi à comprendre pourquoi GM n’offrait que la location aux consommateurs désireux de se procurer une EV1. Lorsque les termes de location venaient à échéance, bien sûr la majorité des conducteurs désiraient racheter le véhicule. GM refusait.

C’est de cette manière que tous les véhicules EV1 ont été retirés du marché par l’année 2003. Supercherie avec en trame de fond un contexte politique & économique où les Etats-Unis refuse catégoriquement de se délester de leur dépendance au pétrole.

Il est très intéressant de voir mis plan sur plan dans le documentaire, une entrevue avec le directeur des communications de GM qui déclare haut et fort que chaque EV1 retiré du marché sera méticuleusement démantelé, chacune des pièces réutilisée pour construire de nouveaux véhicules, tout cela superposé à une image où l’on voit des centaines de EV1 être envoyées à la déchiqueteuse dans un site d’essai de GM à l’extérieur de l’état de la Californie, inaccessible au public de surcroît.

Ce documentaire aborde plusieurs autres aspects de cette mise à mort que je vous laisserai le plaisir de découvrir. À visionner lorsque vous aurez le cœur à vous insurger contre la régression de l’avenir…

http://www.sonyclassics.com/whokilledtheelectriccar/electric.html
http://www.whokilledtheelectriccar.com/

dimanche 10 mai 2009

La révolution

Nous fêtons cette année les 50 ans de la révolution castriste, d’où l’abondance de documents auxquels nous devons nous attendre en 2009 (avec en tête de liste le film « Che » du cinéaste Steven Soderberg). En grande majorité, les propos tenus se montrent favorables à la révolution et ses conséquences. Mais certains documents émergent de la masse et rétablissent l’équilibre.
C’est le cas du livre « Cuba : mémoires d’un naufrage », titre dont il a été question ce weekend dans Le Devoir. L’auteur, Jacobo Machover, y relate notamment les témoignages de frères d’arme de Fidel Casro à l’époque de la révolution en 1959, certains ayant activement pris part à la libération de certaines villes qui étaient au main de Batista à l’époque. Mais les abus de pouvoir dont ils ont été témoins après la victoire, les intolérances qu’ils reprochaient au dictateur précédent, se sont avérés être des méthodes auxquelles les principales têtes dirigeantes de l’organisation de Castro se sont livrées. Plus de 40 témoignages sur l’envers de la médaille. Bonne lecture !

lundi 4 mai 2009

Payant la gratuité

Un groupe de jeunes anglophones montréalais prouve depuis 2003 qu’il est payant de faire découvrir sa musique gratuitement. Chaque jour sur le site « said the gramophone », on nous propose une pièce musicale issue d’artiste à découvrir. Vous aimez ? On vous invite à encourager les artistes locaux en vous procurant leur album.

mercredi 22 avril 2009

Fêtons Miles Davis

C’est très précisément aujourd’hui à 17h00 il y a 50 ans que se terminait l’enregistrement du légendaire album Kind of Blue par Miles Davis. Cet album phare qui fête son demi-siècle n’a rien perdu de son lustre. Tout au contraire… Le temps qui passe nous permet d’apprécier le génie de ce disque. Album mythique non seulement pour le jazz, mais pour l’ensemble du monde musical. Ce soir, plutôt que d’assister à l’élimination du Tricolor, tamisons les lumières, allumons un cigare et écoutons la trompette de Miles

Hommage à « Kind of Blue » – you tube

lundi 13 avril 2009

Céline est en croisade

Je serai brève… :o)

C’est la semaine dernière que les cinéphiles québécois ont fait leurs adieux à 2 des 3 salles du complexe Ex-Centris. Apparemment, une ambiance très morne y régnait. Les cinémas Beaubien, du Parc, Quartier Latin & AMC Forum promettent d’absorber partiellement la programmation internationale pendant la construction du complexe parallèle qui devrait voir le jour d’ici 2011-2012. Toutefois, au contraire de Daniel Langlois qui pouvait se permettre de garder à l’affiche des films au minimum 3 semaines peu importe leur succès public, les cinémas de la relève temporaire ne peuvent se permettre un tel caprice. C’est ici que vous et moi entrons en jeu. De la propagande vous direz? Peut-être… Mais nous qui nous targuons d’être un peuple d’artistes qui crie à tous les vents l’importance d’exporter notre savoir-faire et notre talent, ne devrions-nous pas aussi encourager les percées culturelles étrangères ? La réponse est oui. Si nous désirons encore avoir accès à la diversité culturelle et sociale de d’autres cinématographies, nous devons nous manifester maintenant. Cessons de consentir à la piètre offre filmique qu’on nous recèle, en troquant un blockbuster américain pour un film danois sous-titré. Nous devons remplir ces salles de visionnement, prouver qu’il est possible pour une œuvre de survivre même si elle est différente. Je compte sur vous.

Sans dénigrement aucun pour la cinématographie hollywoodienne
Faut simplement ramener le débalancement à un niveau acceptable

Fin de l’édito

samedi 4 avril 2009

Comment retracer le groupe sanguin de peuples anciens

Certains d’entre vous ont sans doute déjà entendu parler de l’alimentation selon votre groupe sanguin. Une collègue de travail ontarienne me faisait il y a quelques semaines les louanges de ce régime d’alimentation. Après avoir fait quelques recherches pour en connaître les vertus et principes, j’ai découvert que mon groupe sanguin (A négatif, qui soit dit en passant est un groupe rare) est apparu quelque part en Asie ou au Moyen-Orient entre 25 000 et 15 000 ans avant notre ère… ce qui correspond à la période où il y eut le développement de l’agriculture permettant ainsi l’établissement des communautés sédentaires et des habitats permanents. En bref, si je décide de suivre à la lettre ce régime, je devrais consommer de manière très restreinte de la viande… hummm I don’t think so !

En discutant avec Sébastien slash «celui qui cherche de manière permanente une explication pour tout» :o), il m’a demandé comment on pouvait arriver à reconstituer le groupe sanguin d’une population ayant vécue à une époque si lointaine de nous. Bonne question.

Je me suis donc mise à chercher.


La réponse à cette question est la paléosérologie, c’est-à-dire l’étude du sang ancien. En bref, il est possible de dresser la carte de la répartition des groupes sanguins au sein d’un peuple antique en étudiant les restes humains exhumés. Pour les intéressés, vous pouvez consulter un exemple d’étude sur des tissus anciens d’égyptiens, issue d’une revue scientifique, Persée.

Sujet très à propos alors que l’on traite de « la grande révolution de l’alimentation » dans une série documentaire présentée à Radio-Canada.

mardi 24 mars 2009

Scène musicale : Retour de Yann Perreau

Vive les journées de congé !

Surtout lorsqu'elles nous permettent de nous procurer le tout nouvel opus de l'enfant terrible de la scène musicale québécoise. Tout frais sorti du four en ce 24 mars. Pour ceux qui ne se procureront pas l'album, allez à tout le moins écouter les 2 nouvelles pièces que l'on retrouve sur le site myspace de Yann Perreau.

Et pour les adeptes comme moi, rendez-vous au Latulipe lundi prochain 30 mars pour le lancement de l'album version "live"

dimanche 22 mars 2009

Kubrick, un grand maître

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point j’ai une admiration sans borne pour le travail de Stanley Kubrick. Je suis tombée ce soir par hasard sur un documentaire tourné deux ans après la mort de ce grand réalisateur : A life in pictures (2001)

Personnage absolument fascinant, passionné de photographie et redoutable joueur d’échecs. Aux dires des intervenants que l’on rencontre tout au long du documentaire, Kubrick abordait la vie et surtout son travail de réalisateur, exactement comme un stratège aux échecs le ferait. D’une intelligence hors du commun, ses paris cinématographiques pouvaient paraître risqués, mais il y avait derrière chacune de ses actions une logique longuement mûrie… chaque image, chaque ligne de texte étaient méticuleusement pensées… d’où la raison pour laquelle il s’écoulait tant d’années entre chacun de ses films.

Je pourrais enchaîner ainsi pendant « mult » paragraphes traitant de l’aspect viscéral que revêtait la musique dans les films de Kubrick ou sa grande maîtrise de la réalisation et de l’image, mais je vous laisse le soin de mettre la main sur ce documentaire ou encore de consulter The Kubrick Site qui regroupe une grande variété de critiques et d’analyses publiées sur ses œuvres au cours des années.

Chose certaine, les films de Kubrick répondent à un des critères du philosophe David Hume : Ils ont traversé le temps comme très peu d’œuvres cinématographiques peuvent se vanter de l’avoir fait.

À découvrir ou à redécouvrir


Note technique fort intéressante pour ceux qui connaissent bien la photographie, le film "Barry Lyndon" a été tourné entre autre avec une lentille Zeiss ayant une focale de 0.7 ! Pouvez-vous imaginer l'absence de profondeur de champ...

vendredi 20 mars 2009

Chef-d'oeuvre ou navet

Combien de fois m’est-il arrivée d’avoir une argumentation musclée avec un ami sur la prétendue pertinence ou qualité d’un film. Qui a raison, qui a tord ? D’un tempérament à m’emporter, j’avoue humblement que j’ai toujours eu, et encore à ce jour, de la difficulté avec les individus qui sont incapables de reconnaître la beauté d’une œuvre. Qu’il s’agisse d’un film, d’un livre ou d’une pièce musicale, il est difficile de convaincre les dissidents lorsqu’on est incapable de s’appuyer sur des notions concrètes. Y-a-t-il quelquechose de plus abstrait que l’art ?

La philosophie de l’esthétique, développée par
David Hume, nous donne une excellente piste pour décortiquer la pertinence du jugement d’une œuvre. « De la norme du goût » est l’une de ses œuvres marquantes. Je vous invite à le lire et surtout à commenter :

Titre : Hume, Slumdog Millionaire et Bollywood
Édition :
14-15 mars 2009
Auteur : Mélissa Thériault

Le philosophe écossais refusait de croire que des goûts et des couleurs on ne discute pas

Deux fois par mois, Le Devoir propose à des professeurs de philosophie ou d'histoire, mais aussi à d'autres auteurs passionnés d'idées, d'histoire des idées, de relever le défi de décrypter une question d'actualité à partir des thèses d'un penseur marquant. Cette semaine, reprise de la querelle du «goût» chez David Hume, par le truchement d'un film oscarisé et de la machine de Bollywood.

Le récent succès du film Slumdog Millionaire du réalisateur Danny Boyle témoigne d'un engouement généralisé pour la culture fascinante de l'Inde. Racontant les (més)aventures d'un garçon issu d'un bidonville de Mumbai, l'histoire se termine par une danse chorégraphiée, clin d'oeil de Boyle à un procédé typique de l'industrie cinématographique de cette ville, berceau des films de style Bollywood. Très populaires, ces comédies musicales, contrairement à Slumdog Millionaire, sont rarement considérées ici comme de bons films, peut-être parce qu'elles correspondent moins aux normes artistiques occidentales.

Mais sur quoi se base-t-on pour établir de telles normes? Quels sont les critères pour juger de la valeur d'une oeuvre d'art comme Slumdog Millionaire ou les films de Bollywood. Et surtout, qu'est-ce qui fait que, malgré la diversité des goûts, nous nous entendions souvent -- pensons aux Oscars -- sur la valeur d'une oeuvre d'art? Le philosophe écossais David Hume (1711-1776) s'est penché sur ces débats dans plusieurs essais, dont De la norme du goût, rédigé vers 1757.

Contrairement à la croyance répandue, la plus grosse industrie cinématographique en matière de production et d'audience n'est pas basée à Hollywood mais à Mumbai (anciennement Bombay, d'où le néologisme Bollywood pour désigner les comédies musicales indiennes influencées par les modes de production hollywoodiens). Il s'y produit près de 1000 films par année, destinés à un public potentiel de plus de trois milliards de personnes en Inde, au Moyen-Orient, en Asie centrale, en Afrique et en Amérique latine.

Cette popularité croissante nous indique-t-elle que ces productions ont une quelconque valeur artistique? Peu importe, dirons plusieurs: lorsque le public aime, inutile de s'interroger ainsi. Cette logique de l'audimat ou des cotes d'écoute est souvent celle qui clôt le débat de nos jours. On doit pourtant se demander pourquoi ce type d'oeuvre suscite autant d'intérêt: c'est précisément ce que Hume a fait en partant à la recherche d'une norme du goût.

Le dogme du relativisme
On aime à répéter aujourd'hui que tous les goûts sont dans la nature, ou que des goûts et des couleurs on ne discute pas. Ces proverbes, qui confortent le relativisme dont notre époque a fait un dogme, sont en revanche rarement appliqués à la lettre: nous cherchons spontanément à justifier nos goûts ou à discréditer le goût d'autrui... surtout lorsqu'il diffère du nôtre! «Nous sommes enclins à appeler barbare tout ce qui s'écarte de notre propre goût et de notre propre compréhension», disait Hume.

Cette question a été âprement discutée par les auteurs intéressés par l'esthétique, un domaine de la philosophie qui cherche à définir ce qu'est le beau (et, par extension, ce qu'est une belle ou une bonne oeuvre d'art). Définie comme une «science du perçu», l'esthétique philosophique a connu son âge d'or au XVIIIe siècle. David Hume, l'un de ses plus illustres représentants, a cherché à cerner ce qui fait qu'il existe une règle, un standard qui permet de juger de ce qui est ou non de bon goût. Depuis, les débats sur la normativité esthétique (soit les règles d'appréciation qui affectent nos jugements esthétiques) font rage.

Aucune universalité
Au XVIIe siècle, la notion de goût sort du domaine culinaire pour entrer dans le vocabulaire philosophique, avec le sens métaphorique qu'elle conservera par la suite, soit une faculté de discerner ce qui est valable esthétiquement et artistiquement. On est donc, à l'époque, assez loin du sens qu'on lui attribue aujourd'hui, soit celui d'une préférence personnelle: on l'entendait alors comme un standard, une convention.

Chez Hume, le goût est une règle qui permet d'établir ce qui est beau ou non. Mais la première difficulté sur laquelle il se butera est de constater qu'en matière de goût, il n'y a aucune universalité qui semble valoir. Abandonnera-t-il pour autant sa recherche en concluant que tous les goûts se valent? Non. Tenant pour acquis qu'il est naturel de chercher une règle universelle qui expliquerait pourquoi nos goûts s'accordent ou diffèrent, le philosophe tente d'élucider la question autrement. L'objet n'est plus beau ou plaisant en lui-même, mais parce qu'il éveille certaines dispositions du récepteur.

Les conditions de réussite esthétique et artistique sont alors déplacées de l'objet vers le sujet: «La beauté n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, nous dit Hume, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente.» On pourrait alors être porté à penser que les films de Bollywood sont bons parce qu'ils plaisent à beaucoup de gens. Mais ce serait mal comprendre Hume.

Un test du temps
En effet, les transformations liées au contexte historique dans la production artistique font en sorte que l'expérience est transformée par les chocs entre les époques, ce qui nous permet de renouveler notre interprétation des oeuvres. L'histoire joue ainsi un rôle essentiel dans la constitution d'un ensemble de règles qui guident nos manières de produire des oeuvres artistiques, mais aussi de les apprécier. Hume fait donc intervenir l'idée d'un «test du temps», qui apparaît comme une condition nécessaire pour conclure qu'une oeuvre possède une grande valeur artistique. Par exemple, une oeuvre d'art produite en fonction d'une mode sera généralement oubliée sitôt la mode passée. Ne dit-on pas souvent qu'une oeuvre a bien ou mal vieilli?

Il faudra attendre quelques années avant de pouvoir affirmer hors de tout doute que les films de Bollywood d'aujourd'hui, tel Slumdog Millionaire, sont bons ou mauvais. Le recul est nécessaire. Par exemple, Om-Shanti-Om, le méga-blockbuster de 2007 mettant en vedette le séduisant Shahrukh Khan (la plus grande star de Bollywood), a beau avoir été le film le plus populaire de toute l'histoire de l'industrie et avoir été récompensé de plusieurs prix, le charme opérera-t-il dans 25 ans? Si oui, on pourra dire qu'il a effectué avec succès le test du temps. Des oeuvres bollywoodiennes sont considérées comme classiques: Le Grand Moghol, réalisé en 1960 par K. Asif, par exemple. On peut voir dans le fait qu'une oeuvre soit estimée depuis longtemps un indice de sa valeur. Pour Hume, ce n'est toutefois pas le seul critère.

La conformité aux règles classiques de la beauté d'une époque n'est pas non plus suffisante, à ses yeux, pour conclure qu'une oeuvre a une grande valeur. On peut respecter les règles de production et arriver à un résultat totalement inintéressant. C'est le piège de l'académisme. À l'inverse, une oeuvre moins réussie sur le plan technique peut néanmoins l'être sur le plan artistique.

Selon Hume, on doit distinguer le goût physique et le goût de l'esprit. Le décalage entre ces deux niveaux fait en sorte qu'une oeuvre peut nous plaire malgré ses imperfections. Ainsi en est-il de ces comédies musicales bollywoodiennes peu conformes à nos standards occidentaux. Souvent très longs (trois heures ou plus!), peu réalistes, à l'eau de rose, voire carrément quétaines, incohérents et mal scénarisés, selon plusieurs, ces films plaisent par leur surenchère de couleurs et l'élan de leurs chorégraphies. Sont-ils de bons films pour autant? Difficile à dire.

Homme de goût
La variété des réactions possibles face à un même objet amènera Hume à conclure que les différences de préférences s'expliquent par les dispositions du spectateur. Une personne peut être touchée par une chose qui en laissera une autre indifférente. Cela vaut aussi pour notre exemple: les films de Bollywood ont beau avoir un public planétaire, il se trouvera toujours des gens pour ne pas en comprendre l'intérêt. Le philosophe écossais demeure cependant attaché à une idée d'objectivité du beau. Il résout l'opposition entre diversité des préférences et unité de la règle en assimilant la norme recherchée à une certaine idée de la nature humaine.

C'est cette nature humaine qui agit comme constante, ce qui fait en sorte que le goût n'est pas totalement relatif. Il peut cependant être amélioré: chez Hume, il n'y a pas plus de bon goût que de génie entièrement inné. L'un comme l'autre proviennent de la maîtrise des règles de l'art et du talent. Ainsi, même si la nature produit une diversité dans les préférences, elle fournit en même temps l'étalon qui permet de comparer entre elles les impressions: l'idée de goût.
Si Hume admet le caractère subjectif des goûts, il refuse cependant d'abandonner l'idée d'une norme, d'une référence objective. Il règle alors le problème en faisant valoir que la grande diversité dans les goûts n'implique pas que ceux-ci se valent tous: le tempérament du spectateur et le contexte social sont les deux causes principales qui peuvent influer sur le goût d'un individu. Ainsi, nous pouvons ressentir du plaisir au contact d'une oeuvre (et ce sentiment sera toujours vrai, selon Hume), mais ce plaisir ne suffit pas à rendre valable le jugement positif porté sur l'oeuvre.

C'est ici que Hume fait entrer en scène le fameux «homme de goût» dont le jugement sert de modèle. Pour juger adéquatement, l'homme de goût doit être situé dans un contexte approprié, posséder une capacité de comparaison, être doté de bon sens et exempt de préjugés, se démarquer par la délicatesse de ses sens et compter parmi ses habiletés la pratique d'un art. Puisqu'il n'est pas donné à tous de répondre à ces exigences, peu de gens seraient en mesure de distinguer les bonnes et mauvaises oeuvres.

Par conséquent, la popularité des films de Bollywood ne suffira jamais à proclamer la supériorité artistique sur tous ces autres qui n'attirent qu'un maigre public. Dans la logique de Hume, il faut plutôt les évaluer en nous mettant dans la peau d'un homme de goût. Ce qui n'est pas sans difficultés. Difficile d'être exempt de préjugés face à une oeuvre issue d'une culture radicalement différente de la nôtre...

Élitisme ?
Nulle surprise que la vision de Hume ait été taxée d'élitisme. Le philosophe précise pourtant que le jugement de l'homme de goût n'a de valeur que s'il est acceptable par tous, c'est-à-dire s'il présente un caractère universel. Autrement dit, si on considère que le jugement de certains individus est plus fiable que celui des autres, c'est simplement parce qu'il est pratiqué dans des conditions idéales et non parce qu'il représente une quelconque autorité.

Par exemple, dans le cas où l'homme de goût imposerait arbitrairement ses choix (ou ceux de sa classe sociale), son verdict n'aurait pas de valeur parce qu'il serait issu du sentiment et de la préférence personnelle et ne satisferait pas aux conditions énoncées par Hume. Un fan des films de Bollywood aura peut-être de la difficulté à mettre son sentiment de côté et à juger de façon objective ces films qui lui procurent tant de plaisir. À l'inverse, l'expert en cinéma ne peut se servir de son autorité pour discréditer ce qui ne cadre pas dans ses préférences personnelles. Qui peut juger de l'oeuvre? La réponse se trouve quelque part à mi-chemin entre les deux.

La beauté est dans l'oeil de la personne qui regarde: voilà qui résume la conclusion à laquelle parvient le philosophe écossais. Si on n'a souvent vu dans ses écrits qu'une simple approche relativiste de l'expérience esthétique, c'est qu'on n'a pas toujours su dégager en quoi son approche, malgré les difficultés qu'elle comporte, était riche. David Hume aurait-il préféré Slumdog Millionaire ou les films de Bollywood? On ne le saura jamais, mais il est certain que l'un et l'autre auraient piqué sa curiosité. Et, qui sait? ils lui auraient peut-être donné envie de danser.

dimanche 15 mars 2009

Actualité culturelle de l'autre côté de l'atlantique

Je ne crois pas que nous ayions au Québec un site qui couvre notre actualité culturelle comme le fait evene du côté de la France. Si je me trompe (ce qui arrive rarement), s.v.p. n'hésitez pas à m'en faire part :o)

Evene.fr : une source d'information fort diversifiée à ne pas négliger !

Bien sûr au Québec, nos moyens sont assurément moins grands et notre intérêt pour la culture moins accru que celle de de nos cousins français. Mais tout de même, un tel outil serait le bienvenue ! Ceci, comme bien d'autres exemples, notamment de récentes décisions politiques en matière de culture, démontre bien l'infime importance qu'accorde notre société à la culture et à ses artistes.

Saviez-vous que
Hubert Aquin est devenu écrivain à défaut de devenir banquier ? Le métier de banquier étant réservé aux anglophones, il restait les arts pour les francophones. Et comme il le dit si bien dans une entrevue radiophonique entendue ce matin à Lebigo, "Le talent d'artiste est celui que l'on prête volontier aux pauvres, à défaut de leur prêter de l'argent". Comme quoi les moeurs n'ont pas beaucoup changé au cours des dernières décennies...

jeudi 12 mars 2009

Mashup musical

Pour cette première intervention dans le monde virtuel, pas question de faire mon entrée en douce… je voulais quelquechose d’inhabituel, qui frappe, qui surprend par son originalité.
C’est finalement un junkie de la musique, quasi aussi obsessif que moi, qui m’a fait découvrir ce qui suit

Un mashup musical, vous connaissez ?
Jusqu’à hier, j’aurais moi aussi répondu non à cette question

J’aime profondément la musique, mais sa mathématique et sa technique demeure pour moi un pur mystère. Pourquoi ce mashup fonctionne-t’il ? Car chacune des pièces est bâtie selon un rythme 5/4 (5 notes dans une mesure à 4 temps). En fait, il s’agit plutôt de 2 mesures : une de 2/4 plus une de 3/4. Cette explication découle des mathématiques pures qui nous enseignent que tout nombre se décompose en groupe de 2 ou de 3 ou d’une combinaison des 2. Comme quoi même les manifestations artistiques les plus émotionnellement inexplicables sont loin d’être dénuées de rationnalité