dimanche 19 juin 2011

Rien de plus nécessaire que le souffle - prologue

Je m’appelle Fanchon
Je fais partie du 33e régiment.

J’y suis depuis peu, errant le jour dans les couloirs aseptisés de la nécessité, et le soir dans les tranchées tantôt jouissives, tantôt obsessives de l’instabilité. Mes quartiers n’ont rien des lits douillets connus jadis, des provinces insouciantes où je posais le pied avec confiance. Ici le sol s’émeut avec véhémence. Le territoire offre un visage renouvelé chaque matin où les parcelles mouvantes de terre mouillée donnent naissance à des îlots porteurs de voix atmosphériques. Les compatriotes s’y plaisent. Compréhensible. Ils y ont posés leurs uniformes et leurs ballots bien avant moi. Ce sont des habitués de ces inhospitalières contrées. Ils ont appris à inspirer l’appréhension et à en expirer la tension, car ici, rien n'est plus nécessaire que le souffle. Respirer, c’est tenter de définir les contours insaisissables des mystères qui se terrent en silence, qui vous balancent sans avertissement des grenades à la figure, des éclats brillants d’incertitude qui vous tuent et vous ressuscitent tout à la fois. Respirer, c’est regarder son ennemi droit dans les yeux.

dimanche 5 juin 2011

Éloge de l'amour

Saint-Augustin a dit...

"La mesure de l'amour, c'est aimer sans mesure"

Et à cela j'aimerais rajouter
Aller mettre le nez dans...

"Éloge de l'amour" de Jean-Luc Godard
"Éloge de l'amour" d'Alain Badiou