dimanche 25 octobre 2009

L’univers de Boris Vian vous manque ?

N’allez pas croire à la résurrection de Boris Vian. C’est simplement qu’en lisant le Devoir ce weekend, on y parlait d’une auteure française en lisse pour le prix Goncourt : Véronique Ovaldé. En rien n’est-elle une des favorites pour remporter ce prestigieux prix, mais à la sortie de son dernier roman Et mon cœur transparent, Le Monde disait : « Dépaysement à tous les carrefours, trompe-l’œil et voyage enchanté dans un imaginaire aussi malicieux par ses images que par son verbe : Véronique Ovaldé occupe une place bien à elle dans la littérature française, où elle s’est assise d’une fesse sur le siège demeuré inoccupé de Boris Vian ».

Et maintenant pour l’auteur islandais, Sjon.
À la lecture du résumé de son livre La paupière de mon père, l’enfant en moi a été instantanément charmé.

Je n’ai pas encore eu la chance de m’attaquer à l’un ou l’autre.
Il s’agit donc de suggestions à tout hasard.

lundi 19 octobre 2009

The Red Chapel

J’ai rarement vu une foule aussi divisée à la sortie d’un film. Ce fut le cas du documentaire The Red Chapel, visionné samedi soir à l’Excentris. Je vous mets en contexte. Les personnages de cette arnaque sont 3 Danois, dont 2 d’origine Coréenne et dont l’un d’eux est un handicapé. Prétextant vouloir contribuer à l’échange culturel entre le Danemark et la Corée du Nord, ils se feront passer pour une troupe de comédiens voulant offrir une partie de leur patrimoine à travers la mise en scène d’un classique du théâtre Danois.

Toute cette comédie n’est en fait qu’un prétexte pour capturer sur pellicule le vrai visage de ce pays divisé dont le peuple est encore aujourd’hui otage de la dictature en place. Pyongyan, la ville fantôme, nous accueille à grands coups d’artères désertes, de saluts respectueux et de classes d’enfants si bien domptés qu’on se croirait dans une manufacture de robots dernier cris. Les seules personnes à habiter la capitale sont les amis de la dictature. Que ce soit par intérêt, par peur ou par conviction, ils disent oui à ce régime de peur se retrouver au-delà des collines verdoyantes entourant la capitale, où les leurs, ceux qui ont dit non, survivent dans des camps maintenus sous haute garde.

L’aventure des Danois s’avère très intéressante puisque l’hypothèse de départ se voit confirmé : l’échange culturel en Corée du Nord se fait à sens unique. Les instances coréennes assignées à nos 3 documentaristes Danois finiront par retirer toutes les composantes danoises du sketch proposé et réussiront même à y intégrer une dimension politique. Admirable de voir comment on ne peut se soustraire à la ligne de conduite et à la censure nord-coréenne.

Mais encore fallait-il que les Danois s’en mettent un peu sous la dent. Oui, nous obéirons au doigt et à l’œil à vos grotesques instructions, mais nous nous paierons votre gueule :o) C’est ainsi qu’ils liront un court poème devant la statut de Kim Jong-il, prétextant qu’il s’agit d’un poème d’un célèbre révolutionnaire Danois.

What love is

Love is like
pineapple
sweet &
undefinable

Avec tout le tact légendaire que l’on connaît aux asiatiques, ils s’inclineront devant la statut du dictateur à la lecture de ce poème. Imaginez un peu la scène. Et ce n’est pas la seule. Il en pleut tout au long du documentaire. Mais comme j’écris sur ce blog surtout pour moi, je m’épargnerai les innombrables exemples :o)

Bref, même si certains diront qu’il est éthiquement douteux de profiter de la condition d’un jeune handicapé pour s’offrir les nord-coréens sur un plateau d’argent, j’avoue avoir pris plaisir à voir ce pauvre peuple défendre avec autant d’ardeur ses convictions, sans jamais s’apercevoir qu’on se payait leur tête.

mardi 13 octobre 2009

Il était 16h15 lorsque j’ai pris place dans les tout nouveaux bancs, étonnamment confortables, du Cinéma Imperial pour voir le film Still Walking du réalisateur Japonais Hirokazu Kore-Eda. En lisant le descriptif fourni par le programme du FNC, je m’attendais à une fresque familiale à l’image du très bouleversant Celebration.

Et bien j’étais complètement à côté de la traque. Mais bon, je n’avais aucune idée du registre cinématographique de Kore-Eda. Cela étant dit, les réalisateurs japonais lorsqu’ils ne font pas dans les trucs complètement disjonctés, font dans le réalisme extrême, à l’image de leur peuple aux milles contradictions. Amateur d’action s’abstenir, ce film est un long fleuve tranquille, empreint de quotidienneté et de tendresse.

Simplement raconté, ce film nous présente une réunion familiale toute simple où parents et enfants sont réunis pour commémorer la mémoire d’un des leurs, ayant tragiquement perdu la vie dans une noyade. Cette famille aux accents banals utilise le rituel d’un quotidien connu de tous pour retrouver la connexion qui jadis les unissait. Malgré la distance qui les sépare, les inconforts et les vieilles querelles refont tout naturellement surface. Mais avec la finesse et la retenue que l’on connaît aux japonais.

Et c’est cette finesse qui fait la force du film. À certains moments, les voix stridentes des personnages fusent de toute part et l’on se dit « mais quelle cacophonie ». Quelques instants plus tard, on réalise qu’en fait, c’est une orchestration parfaite du chaos. Soudainement, tout n’est plus cacophonie, mais bien symphonie. Ajouté à cela la sobre mise en scène des actes les plus banals, les dialogues empreints d’honnêteté et les moments magiques tels celui du papillon jaune.

Saviez-vous que la croyance populaire au Japon veut qu’un papillon jaune est en fait un papillon blanc qui a réussi à survivre à l’hiver ? Le passage d’une étape à une autre ne se fait pas sans mutation. Quel beau parallèle pour un film qui nous parle du temps qui passe et des changements qui nous frappent inévitablement. Vive la poésie de l’Orient.

Sans être époustouflée par ce film, je dirai simplement que c’était tendre et beau.

lundi 12 octobre 2009

Le FNC s’ouvrait la semaine dernière alors que j’achevais ma tournée marketing 2010 dans la capitale nationale. Pas que je n’ai pas eu de plaisir, mais j’étais impatiente à l’idée de retrouver l’écran blanc sur fond de salle noire. Ces moments propres aux festivals de cinéma qui nous réservent si souvent de belles découvertes. Dans les prochains jours, nous serons 3 à balayer la programmation et à vous soumettre nos modestes impressions des visionnements auxquels nous aurons assistés.

3 esprits aux goûts forts différents, mais toutes 3 mordues de cinéma.
Le ménage à 3 ne fait que commencer :o)