mardi 13 octobre 2009

Il était 16h15 lorsque j’ai pris place dans les tout nouveaux bancs, étonnamment confortables, du Cinéma Imperial pour voir le film Still Walking du réalisateur Japonais Hirokazu Kore-Eda. En lisant le descriptif fourni par le programme du FNC, je m’attendais à une fresque familiale à l’image du très bouleversant Celebration.

Et bien j’étais complètement à côté de la traque. Mais bon, je n’avais aucune idée du registre cinématographique de Kore-Eda. Cela étant dit, les réalisateurs japonais lorsqu’ils ne font pas dans les trucs complètement disjonctés, font dans le réalisme extrême, à l’image de leur peuple aux milles contradictions. Amateur d’action s’abstenir, ce film est un long fleuve tranquille, empreint de quotidienneté et de tendresse.

Simplement raconté, ce film nous présente une réunion familiale toute simple où parents et enfants sont réunis pour commémorer la mémoire d’un des leurs, ayant tragiquement perdu la vie dans une noyade. Cette famille aux accents banals utilise le rituel d’un quotidien connu de tous pour retrouver la connexion qui jadis les unissait. Malgré la distance qui les sépare, les inconforts et les vieilles querelles refont tout naturellement surface. Mais avec la finesse et la retenue que l’on connaît aux japonais.

Et c’est cette finesse qui fait la force du film. À certains moments, les voix stridentes des personnages fusent de toute part et l’on se dit « mais quelle cacophonie ». Quelques instants plus tard, on réalise qu’en fait, c’est une orchestration parfaite du chaos. Soudainement, tout n’est plus cacophonie, mais bien symphonie. Ajouté à cela la sobre mise en scène des actes les plus banals, les dialogues empreints d’honnêteté et les moments magiques tels celui du papillon jaune.

Saviez-vous que la croyance populaire au Japon veut qu’un papillon jaune est en fait un papillon blanc qui a réussi à survivre à l’hiver ? Le passage d’une étape à une autre ne se fait pas sans mutation. Quel beau parallèle pour un film qui nous parle du temps qui passe et des changements qui nous frappent inévitablement. Vive la poésie de l’Orient.

Sans être époustouflée par ce film, je dirai simplement que c’était tendre et beau.

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