dimanche 19 juin 2011

Rien de plus nécessaire que le souffle - prologue

Je m’appelle Fanchon
Je fais partie du 33e régiment.

J’y suis depuis peu, errant le jour dans les couloirs aseptisés de la nécessité, et le soir dans les tranchées tantôt jouissives, tantôt obsessives de l’instabilité. Mes quartiers n’ont rien des lits douillets connus jadis, des provinces insouciantes où je posais le pied avec confiance. Ici le sol s’émeut avec véhémence. Le territoire offre un visage renouvelé chaque matin où les parcelles mouvantes de terre mouillée donnent naissance à des îlots porteurs de voix atmosphériques. Les compatriotes s’y plaisent. Compréhensible. Ils y ont posés leurs uniformes et leurs ballots bien avant moi. Ce sont des habitués de ces inhospitalières contrées. Ils ont appris à inspirer l’appréhension et à en expirer la tension, car ici, rien n'est plus nécessaire que le souffle. Respirer, c’est tenter de définir les contours insaisissables des mystères qui se terrent en silence, qui vous balancent sans avertissement des grenades à la figure, des éclats brillants d’incertitude qui vous tuent et vous ressuscitent tout à la fois. Respirer, c’est regarder son ennemi droit dans les yeux.

4 commentaires:

  1. Ok, c'est excellent !
    Mais... nous, les lecteurs, nous en voulons plus !

    ;-)

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  2. Mettre de l'ordre, en plus de mettre sur papier des idées abstraites, ça prend plus de temps ;o)

    Mais ce sera un foutu bon texte, je peux te l'assurer. Les éclats de créativité que peut faire surgir la méditation sont surprenants...

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  3. L'orignal sua bouteille27 juin 2011 à 21:48

    et le scotch...
    qu'en est-il? hein?

    Démasqué tu es...hic!

    Oups...

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  4. Hum... ça vient ? .. la suite...
    ( je vous invite, cher autres lecteurs de ce blog à mettre de la pression sur l'auteure talentueuse qui a écrit cette mise en bouche.)

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